Des économies sur le dos des élèves ?

C’est avec regret que la Conférence Nationale des Élèves du Luxembourg (CNEL) a pris note de l’intention du gouvernement de réduire, voire supprimer certains trajets desservis par les transports scolaires. En effet, selon l’article publié le 5 novembre dernier, le gouvernement à l’intention de limiter le transport scolaire aux trajets de la commune de résidence au lycée le plus proche. C’est-à-dire si un élève habite par exemple à Rosport, on lui garantira un transport scolaire entre Rosport et Echternach, mais si jamais l’élève choisit un cursus scolaire qui n’est pas proposé dans un lycée à Echternach, il devra, selon la proposition du gouvernement, recourir aux transports en commun pour arriver à destination.

Or tous les élèves ne sont pas orientés vers le même enseignement, puisque certains sont censés fréquenter l’enseignement secondaire, d’autres le secondaire technique ou encore le régime préparatoire. La question se pose donc de savoir si les élèves qui vivent près d’un établissement du secondaire et qui doivent suivre un cursus du secondaire technique, se verront-ils offrir la possibilité d’arriver à leur lycée ?

Pour la CNEL cette mesure est une forme de discrimination pour tous les élèves qui n’habitent pas dans de grandes agglomérations comme Luxembourg- Ville, Esch-sur-Alzette ou encore Ettelbruck, car les élèves qui n’habitent pas dans les grandes villes auront beaucoup plus de difficultés à se rendre dans les différents lycées du pays.

De plus, rappelons que les lycées n’offrent pas tous les mêmes cursus scolaires, puisque nous avons des lycées classiques et des lycées techniques, des lycées exclusivement destinés aux filles, ainsi que des lycées internationaux. Or cette limitation dans les moyens de transport scolaire, réduira le libre choix des études que les élèves voudront entreprendre, car ils devront prendre en considération le trajet et le coût pour se rendre dans le lycée de leur choix. Dans cette même logique, que deviendra le choix de l’élève qui souhaite suivre ses études dans un lycée avec un concept différent, comme par exemple la « Waldorfschoul » ou encore l’Ecole de la Deuxième Chance ? Est-ce que seuls les élèves proches de ses écoles auront la « facilité » de fréquenter ces lycées ?

Selon la CNEL, cette mesure semble déraisonnable, car selon les élèves, les bus scolaires actuellement en utilisation sont insuffisants ! Voilà pourquoi, cette mesure ne fait aucun sens pour le syndicat des élèves, puisqu’il faudrait augmenter le nombre de bus scolaires et non les diminuer ou les supprimer !

La CNEL déplore vivement que le gouvernement veuille faire des économies sur le dos des élèves et sollicite auprès, du Ministre de l’Education Nationale et du Ministre des Infrastructures, Messieurs Meisch et Bausch une entrevue, afin de leur donner l’occasion de s’expliquer sur les véritables intentions du gouvernement à ce sujet. En tous les cas, pour la CNEL une chose est sûre, une décision d’une telle importance ne doit pas être prise sans en discuter avec les premiers concernés, c’est-à-dire avec les élèves !